De la culture dans l’assiette

Dans le quartier historique de Bo-Kaap, niché sur les flancs de Signal Hill, face à la Table Bay, on participe à un cours de cuisine malaise, appelée « Cap Malay », et qui porte en elle l’histoire coloniale de Cape Town.

En compagnie d’un chef, on se promène d’abord dans les rues pentues du quartier de Bo-Kaap, qui tire son nom des esclaves amenés d’Indonésie au XVIIème siècle, et où flottent encore dans l’air des senteurs épicées provenant d’Asie. À l’époque, le terme « Malay » était utilisé par les Hollandais pour désigner les populations musulmanes d’Asie du Sud-Est, incluant principalement des Indonésiens. Entre les maisons colorées de rose, d’orange, de jaune ou de bleu, se cachent des restaurants caractéristiques de la cuisine « Cape Malay », reconnaissable à ses influences européennes, ses légumes locaux et ses condiments indiens.

Une fois dans les cuisines du chef, on revêt un tablier et l’on retrouve un panel d’épices varié – gingembre, curcuma, cumin, coriandre, cardamome, girofle – mais également des produits surprenants comme de la viande, des confitures et des desserts sucrés, dont la tarte au lait, apportée par les Hollandais. Dans cet univers métissé, le chef nous propose de préparer, au choix, des dhaltjies, des beignets d’épinard et d’oignon à la farine de pois chiche, issus des pakoras indiens ; un boboltie, un gratin de viande hachée avec des œufs et de pain imbibé de lait ; un sosatie, des brochettes d’agneau marinées et grillées ; un bredie, un ragoût d’agneau ; ou sa variante plus originale le waterblommetjie bredie, qui contient, comme son nom l’indique en afrikaans, des fleurs d’eau.

En même temps que l’on participe à l’élaboration du repas, l’instructeur de cuisine nous explique comment la nourriture, au même titre que l’histoire du Cap et la religion, a participé à la construction de la culture si singulière de Bo-Kaap.

Une façon originale et humaine de découvrir l’histoire de l’Afrique du Sud, tout en régalant ses papilles !