Si depuis des années on se déplace pour voir de ses propres yeux l’Opéra de Sydney ou l’Empire State Building, nul doute que le Louvre d’Abu Dhabi fera, dès son ouverture le 11 novembre prochain, parti de ce cercle très fermé.
Il faut dire que ce musée, censé être un pont entre les civilisations s’est largement fait attendre. L’accord entre la France et les Emirats pour la création d’un Louvre à Abu Dhabi remonte à 2007. A l’origine il s’agissait de construire un musée des civilisations au sein d’un ensemble d’institutions culturelles. Après des mois de tractations, c’est finalement le musée du Louvre qui, régnant en maître dans son domaine, a décidé de devenir une marque et de s’exporter.
L’ambition est noble : faire d’Abu Dhabi une des places culturelles de demain, susciter l’échange et le partage, augmenter le prestige de la France et bien entendu créer des liens indestructibles entre les cultures.
Au-delà de ces considérations, la bâtisse imaginée par Jean Nouvel, architecte du musée du Quai Branly, est une pure merveille. Conçue sur le modèle d’une médina, elle est surplombée par une gigantesque coupole en métal de 180 mètres de diamètre finement percée d’étoiles, qui laisse ça et là le soleil éclairer l’intérieur. Les architectes ont également dû prendre en compte la chaleur qui règne dans ce pays. Situé en bord de mer, le musée a les « pieds dans l’eau » et grâce à un système ingénieux de bassins ombragés, un vent frais pénètre langoureusement dans l’édifice. La découverte de cette prouesse architecturale vaut à elle seule le détour lors d’un voyage à Abu Dhabi.
Sur les 97 000 m² construits sur cette petite île lagunaire, 6000 m2 seront destinés aux collections permanentes et 2000 m2 aux collections temporaires. A l’intérieur, l’ambition est de proposer un véritable panel de l’art, de la préhistoire à nos jours. Le musée exposera notamment un feuillet du Coran bleu, des textes bouddhiques et taoïstes, des oeuvres de Van Gogh, Leonard de Vinci ou encore Andy Warhol. Un mélange qui rappelle la portée universelle de l’art et de la créativité, objectif avoué des initiateurs du projet.
Depuis sa création en 1971, l’Etat des Emirats arabes unis brille par son pétrole et ses grattes ciel, mais grâce à ce formidable musée, il rayonnera désormais à travers le monde sur le plan culturel. Un juste retour aux sources pour ce pays dont le fondateur, Zayed ben Sultan Al Nahyane, passionné d’archéologie, avait mis en lumière les racines ancestrales de cette terre qui offre aujourd’hui, une certaine idée de la modernité.
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Des expositions temporaires seront présentées quatre fois par an dans un espace séparé des galeries, afin d’offrir aux visiteurs réguliers de nouvelles choses à découvrir. Dans le cadre de l’accord intergouvernemental, ces expositions seront organisées en collaboration avec les musées français, regroupant dans certains cas les œuvres de plusieurs institutions. La première exposition temporaire retracera la création du Musée du Louvre, de la fin du XVIIe siècle à 1793.
